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quer les questions de l’élève, lui expliquer ce qui lui paraîtra obscur, et non à lui bourrer la tête de faits qu’on lui fait réciter sans compréhension aucune.

Ce qui a contribué à fausser le jugement de l’homme, à maintenir dans son cerveau tous les préjugés, toutes les bêtises dont il a tant de mal à se débarrasser, c’est cette éducation centralisée que lui imposaient l’État et l’Église, et que ne pouvait combattre efficacement l’éducation reçue dans la famille, puisque les parents avaient reçu les mêmes préjugés, avaient été bercés des mêmes sornettes, dont ils ne sont pas arrivés à se débarrasser encore.

S, après la suppression des Églises et des États, il venait au cerveau de certains parents, l’idée saugrenue de faire des crétins de leurs enfants, cela leur serait rendu impossible par la force même des choses.

Le besoin de savoir est inné chez l’homme ; dans la société future, des groupes se formeront en vue de faciliter aux contractants l’étude de certaines connaissances spéciales. De plus, par l’idée de prosélytisme qui anime chaque individu bien convaincu de l’excellence de son idée, ces groupes ne se contenteront pas d’étudier eux-mêmes, ils chercheront à propager le fruit de leurs études. Il se formera donc des groupes à l’infini, pour chacune des connaissances humaines ; on voit d’ici le mouvement intellectuel qui se fera jour, et l’échange continu d’idées qui s’opérera.


De plus, encore, les rapports seront autrement larges, autrement empreints de fraternité que dans la société actuelle. L’enfant, par ce qu’il verra se passer sous ses yeux, par ce qu’il entendra journellement