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des objets de leur convoitise, ils offriront d’eux-mêmes leur place à de nouveaux consommateurs.


Les collectivistes ayant nié, dans un but de tactique, que leur gouvernement fût un gouvernement, il leur fallait bien trouver une épithète capable d’endormir les susceptibilités de ceux qui ne se contentent pas d’affirmations, et fît passer la chose que l’on voulait cacher dessous : « Services publics » voilà qui sonnait bien. Service public, bonheur public, république, cela vous a un cachet si bon apôtre ! Qui pourrait s’en méfier ?

« Les services des postes, des télégraphes, des transports, et autres travaux du même genre », disent les collectivistes, « tout en étant d’une utilité indispensable au fonctionnement de la société, ne produisent aucun travail concret, palpable, venant se cristalliser en un produit quelconque pouvant se déposer au magasin social. Ils n’en sont pas moins d’une utilité publique.

Ceux qui seront attachés à ces services n’en auront pas moins droit à une rétribution qui devra être prélevée sur le produit brut du travail social. Donc, nécessité de calculs pour arriver à homologuer leur travail avec celui des autres producteurs et établir une répartition proportionnelle. Leur salaire devant être imputé sur le produit total des autres corporations, il est évident que ces travaux doivent être déclarés « services publics ». (Et voilà une porte toute trouvée pour le rétablissement de l’impôt !)

En faisant cette distinction, on espère évidemment justifier l’existence des « commissions de statistique » et tous les emplois parasitaires que l’on espère créer