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cher à les entraver, il faut, au contraire, travailler à leur libre éclosion.

Aussi, faut-il apprendre aux individus qu’ils doivent penser et agir sous leur propre responsabilité, sans attendre l’impulsion de personne. S’ils savent ne compter que sur eux seuls pour faire leurs propres affaires, s’ils savent faire respecter leur autonomie et respecter celle des autres, c’est un élément de succès pour la réalisation de leur bonheur futur.

Ce n’est pas des décrets d’un gouvernement centralisateur qu’ils doivent attendre la destruction de tous les rouages de l’ordre social actuel, mais de leur propre énergie.

Leur premier travail, lorsque la lutte sera commencée, sera de chercher à propager, autour d’eux, le mouvement qu’ils auront commencé, non pas, comme dans les révolutions politiques passées, en leur envoyant force proclamations, mais en envoyant aux habitants des campagnes environnantes, tous les objets utiles à l’existence, tout l’outillage agricole dont on pourra disposer dans les villes avec le personnel volontaire nécessaire pour en assurer le fonctionnement.

Les faits précis parlant plus haut que les promesses, c’est la seule façon de faire comprendre à l’ouvrier agricole que son sort est intimement lié à celui du travailleur industriel, que leurs intérêts sont identiques, que leurs efforts doivent être communs.

Fort probablement, ces mouvements se produiront sous toutes les formes, il y en aura de purement locaux qui se borneront au village où ils auront éclaté, et seront immédiatement étouffés, d’autres pourront couvrir une certaine région, se maintenir