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il faudrait trouver une base qui permît d’attribuer, à chacun, la part réelle qui lui revient de son travail. Il faudrait trouver un moyen qui permît de mesurer, d’une façon mathématique la part d’efforts de chacun, a-t-on trouvé cette base ? — Voici ce que dit un des leurs :

«… Le grand moyen d’action, le pivot du mutuellisme, c’est la constitution de la valeur. En effet, pour établir l’égal échange, l’échange à prix de revient, il faut que la valeur soit constituée.

» Mais, où trouver le critérium de la valeur ?

» Selon Proudhon, c’est l’heure du travail. Il est bon de faire observer que les socialistes de l’internationale ont tous été plus ou moins proudhoniens ; et d’ailleurs, ils en ont tous gardé quelque chose. Si maintenant nous ne le sommes plus, c’est que nous avons reconnu qu’il n’y a pas et qu’il ne peut y avoir de mesure de la valeur.

» Si on voulait absolument constituer la valeur, on arriverait à tarifer les produits, sans tenir compte ni du plus ou du moins des talents, ni des études, ni de tout ce qu’on aurait dépensé de force morale et matérielle pour fabriquer ces produits. »

(Extrait d’un rapport au Congrès de Bâle, cité par B. Malon dans l’Internationale, son histoire et ses principes.)

Et cet aveu est fait par tous, ces pauvres économistes, même, qui ont la prétention de ne marcher que par « lois naturelles », n’ont pu, jusqu’ici expliquer celle-là, et sont forcés de convenir que le pivot de leur système n’est qu’une loi du plus pur arbitraire !


En désespoir de cause, les socialistes autoritaires