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court des risques », disent les économistes. « L’entreprise peut ne pas produire ce que l’on en attend, ou même échouer tout à fait, le capitaliste est, par suite, exposé à perdre ses avances. Il est donc de toute justice qu’il prélève un certain intérêt de son argent pour se couvrir de ses risques ! »

Voilà bien de la logique capitaliste ! Parce qu’il est exposé à perdre son capital, celui qui lance son argent dans une entreprise doit réclamer un intérêt qui le couvre de ses risques. Mais, de deux choses l’une, ou le capitaliste récupérera les fonds qu’il aura avancés, ou il les perdra. Dans le premier cas il n’aura pas couru de risques, alors il prélève indûment une assurance qui ne lui revient pas ; dans le second cas, le risque était bien réel, puisque l’accident est arrivé, mais il nous semble que s’il y perd le capital, il ne doit pas tirer grand’chose de la prime d’assurance. Il aura beau élever cette prime d’assurance, ce n’est pas cela, bien au contraire, qui le fera rentrer dans son capital perdu.

La prime d’assurance n’est donc payée que par les entreprises qui réussissent ? Le capitaliste n’empoche sa prime que lorsqu’il n’a pas couru de risques ? Il s’ensuit donc que ce sont les opérations qui ne courent pas de risques qui paient les aléas des opérations véreuses. Le capital se récupère toujours sur le produit du travail ; c’est ce dernier qui paie les pots cassés.

Mais, à ce compte-là, le gargotier qui marque « à la fourchette », ferait donc sans le savoir « de l’économie politique ? » En faisant figurer deux fois le même article sur la même note, on fait payer au client solvable pour celui qui « oublie » de le faire, c’est la