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l’économie politique[1]. » Mais, demandez-leur ce que c’est que la valeur ! Est-ce une bête qui va par terre ou par eau ? — « Créer de la valeur, » disent-ils, « c’est fabriquer des objets échangeables contre d’autres objets. »

Vous leur faites observer que cela vous explique bien, comment on « fabrique » de la valeur, mais ne vous donne aucune notion de la valeur, elle-même. Ils reprennent, alors, « que, ces objets « échangeables », étant, en même temps, consommables, ils « prennent » de la valeur, selon leur abondance ou rareté. Plus ils sont rares, plus ils ont de la valeur ; plus ils sont abondants, moins ils valent. »

— Oui ! mais, qu’est-ce… ?

— Attendez, attendez ! Ces objets, leur manutention, leur fabrication exigent un certain temps, n’est-ce pas, pour les rendre prêts à être consommables par l’acheteur ? Eh bien, ce temps nécessité à leur production, c’est encore de la valeur qu’ils s’incorporent ! Ajoutez-y l’intérêt de la valeur d’achat, les risques encourus par le capitaliste qui en a fait l’avance, ses voyages, ses transbordements, et vous aurez la valeur définitive, formée de toutes ces valeurs dépensées pour amener l’objet, en état d’être échangé ou consommé.

Cela ne vous a pas expliqué du tout, pourquoi un objet se transforme en valeur, pourquoi du travail est de la valeur, mais devant une accumulation de tant de « valeurs, » vous êtes forcés d’accepter la définition telle quelle, et vous poursuivez votre enquête.

  1. Les Lois naturelles de l’Économie politique, par G. de Molinari, page 1.