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Mais cette organisation ne doit avoir ni lois, ni statuts, ni règlements auxquels chaque individu serait forcé de se soumettre sous peine d’un châtiment quelconque, préalablement déterminé ; cette organisation ne doit avoir ni comité qui la représente, ni assemblée délibérante, chargée de formuler et de décréter l’opinion de la majorité. Les individus ne doivent pas lui être attachés malgré eux, ils doivent rester libres de leur autonomie avec la latitude d’abandonner ladite organisation si elle voulait se substituer, dans leurs actes, à leur initiative personnelle.


En traçant un tableau de ce que pourra être la société future, il serait prétentieux de croire que ce pourra être le cadre dans lequel elle devra évoluer ; nous n’avons pas l’outrecuidance de vouloir donner un plan d’organisation et de le poser en principe. En essayant de donner une forme à nos conceptions sur la société future, nous ne voulons simplement qu’esquisser, à grands traits, les lignes générales qui doivent éclairer ces conceptions mêmes, répondre aux objections que l’on oppose à l’idée anarchiste et démontrer qu’une société peut fort bien s’organiser sans chefs, sans délégations et sans lois, si elle est vraiment basée sur la justice et l’égalité sociales.

Nous voulons démontrer, surtout, que les individus sont les seuls aptes à connaître leurs propres besoins, à savoir se guider dans leur évolution et ne doivent confier ce soin à personne ; qu’il n’y a qu’une manière d’être libres et égaux, c’est de ne pas accepter de maîtres et de savoir respecter l’autonomie de chacun quand elle respecte la vôtre.

Oui, les individus doivent être laissés libres de se