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nées de toutes parts, elles s’écrouleront sous le poids de leur propre faute, autant que sous les coups des assaillants. En tous cas, la lutte est commencée, et ne prendra fin que, lorsque ayant abattu tous les obstacles, l’humanité pourra enfin évoluer sans aucune entrave.

Toute une longue période semée de luttes : coups de forces et progrès pacifiques sera à parcourir pour passer de l’idée au fait, nous aurons, nous et nos descendants, à la voir se dérouler dans toutes ses phases, et la Révolution elle-même tiendra lieu, pour l’humanité, de cette phase évolutive que réclament les partisans de l’atermoiement.


Cette façon d’envisager les choses diffère beaucoup du raisonnement de ceux qui s’imaginent que l’on organise les révolutions, et qu’il suffit d’avoir la force pour changer la société. Ceux qui pensent ainsi, ne sont, au fond, que des politiciens et en plus des raisons que nous avons données plus haut, il y a ceci à ajouter : Étant les partisans les plus absolus de la liberté la plus complète, notre force ne peut nous servir qu’à détruire ce qui nous entrave, la constitution du nouvel ordre social ne peut sortir que de la libre initiative individuelle.

Mais, devant cette façon d’envisager la Révolution tombe l’objection de ceux qui disent :

« La violence ne peut et n’a jamais rien pu établir. C’est de l’évolution et de la lutte pacifique que nous devons tout attendre. »

Beaucoup de ceux qui disent cela, savent pertinemment que la lutte pour obtenir des réformes pacifiquement est une belle blague qui fait le jeu des dé-