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entraînent la perte d’une partie des cellules et, par la suite, celle de l’animal entier.

Ce dernier cas est celui de la société actuelle qui est si mal équilibrée, que l’intérêt individuel est, non seulement en désaccord avec l’intérêt général, mais où chaque intérêt particulier est également en conflit avec chacun des intérêts voisins. Cas pathologique qui entraîne la perte d’une foule d’individus, mais jette aussi le désordre dans la société, l’entraînant à sa ruine, à la décomposition.

Cette tendance à considérer, jusqu’à présent, l’individu comme simple accessoire de la société, n’a pas peu contribué à égarer tous les fabricants de systèmes sociaux, en leur faisant sacrifier son autonomie à la bonne marche des systèmes arbitrairement inventés par eux.

Les anarchistes, eux, prétendant se baser sur la vraie nature de l’homme, sur les véritables données de l’association, ne voient, dans l’humanité, qu’un vaste champ d’évolution, offrant à tous les tempéraments, à toutes les idées, à toutes les conceptions, la place pour évoluer librement, selon leurs affinités. Pour les anarchistes, la société n’a de raison d’exister et de se développer que si elle apporte une amélioration à l’homme, pris individuellement aussi bien qu’en général ; si elle contribue à sa progression, lui permettant une plus grande extension de ses facultés, sans exiger aucunes limitations nuisibles à sa personnalité, autres que celles existant déjà, de par les conditions naturelles d’existence au milieu desquelles il se meut.


Certains socialistes, s’appuyant sur une opinion