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se régénérer et se retremper dans la pratique de la liberté, de la solidarité et le bien-être.

Certes, ce serait folie de croire que ces anomalies disparaîtront instantanément avec les causes qui leur ont donné naissance. Nous les subissons depuis trop de siècles, l’hérédité les a trop ancrées dans notre constitution pour qu’elle ne continue pas de les transmettre encore à de nombreuses générations ultérieures, mais elles iront s’atténuant, s’affaiblissant graduellement, puisqu’elles n’auront plus de foyers générateurs où se retremper. Et, quelque paradoxal que cela puisse paraître, la révolution viendra, en cet ordre d’idées, exercer son influence salutaire.

On a remarqué que, dans les périodes troublées où la masse est en ébullition, les maladies, les épidémies avaient beaucoup moins de prise sur les populations en effervescence. Cela s’explique : la lutte, le mouvement, l’enthousiasme, la tension d’esprit, la volonté s’amplifiant, tout cela porte les forces vitales de l’individu à une haute intensité, annihile les causes morbides qu’il peut avoir, le rend réfractaire à celles qui viennent du dehors.

La longue période révolutionnaire que l’humanité aura à traverser, exaltant chez les individus toutes les passions qui font leur vitalité, les portera à un tel état de superaiguïté que cette période contribuera, déjà, pour une bonne part, à la régénération de l’homme, en l’aidant à éliminer les causes de dégénérescence qui l’entraînent actuellement à la décadence.

La société future, en ramenant l’homme à des conditions normales d’existence, l’affranchira, sinon de toutes les maladies, car il faut compter avec l’im-