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tables que ceux qu’ils ont remplacés, que les socialistes se croient encore plus respectables que ceux qu’ils aspirent à culbuter, ils peuvent avoir raison, chacun dans leur manière de penser, mais cela ne prouve nullement que le prolétariat ait à les respecter plus qu’ils n’ont respecté ou ne respectent leurs prédécesseurs.


C’est étonnant, ce que, une fois casé, on exige de respect de ceux qui vous suivent, après en avoir montré si peu de ceux qui vous ont précédé.

Alors on nous répond que ce que nous disons, est vrai pour les régimes oppresseurs qui se sont succédé, jusqu’à présent, mais que, dans une société améliorée, où le travailleur aura le produit intégral de son travail, où toutes les libertés — possibles ! — seront en vigueur, l’instruction mise à la portée de tous ; dans une société enfin, qui…, que…, quoi…, etc. etc., il sera facile aux travailleurs de choisir avec tact et en toute connaissance de cause, les mandataires les plus dévoués au bonheur commun, chargés de les… gouverner ? Oh ! fi donc ! de les diriger, de les guider ! vers l’absolue perfection qui devra les mettre à même, plus tard, — beaucoup plus tard, — de se passer de guides !

Soit, mais si nous étudions l’humanité et les commencements de son histoire, nous verrons que, chaque fois qu’une idée a pu conquérir ce que l’on appelle la majorité, et prendre, par force ou persuasion, sa place au soleil, ce n’était qu’en détrônant l’idée précédente, et que, derrière elle, une vérité, plus nouvelle, la poussait et cherchait déjà à se faire jour. Arrivée au pouvoir cette idée s’y incrustait, devenait