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que en même temps leur façon d’agir dans la propagation de leur idéal.

Ils se groupent en commissions, en ligues locales, régionales, fédérales, nationales, pour prendre part à toutes les luttes politiques où il peut y avoir un siège à gagner, faisant du socialisme si la conception du public le comporte, ou se contentant de discuter les intérêts de clochers si la conception de leurs auditeurs ne va pas au delà. Ils espèrent ainsi prendre pied dans le monde politique, substituer, pendant la lutte — si on en vient là — leur organisation à l’ancienne et être à même de dicter ainsi la loi à tous. Voilà ce qu’ils appellent une révolution sociale !

La prise de possession du sol, de l’outillage et de toute la richesse sociale, nous le savons, ne se fera jamais à coups de décrets, nous en avons donné les raisons, inutile d’y revenir, et nous trouvons que se contenter de changer de maîtres est une trop maigre satisfaction, et ne nécessite pas une révolution pour cela.

Ceux qui feront la révolution n’auront donc rien à attendre de quelque pouvoir que ce soit, c’est d’eux-mêmes que sortira leur émancipation ; ils devront donc savoir comment agir et quand ils se la seront donnée, ils n’auront aucun besoin de la faire sanctionner par un pouvoir : c’est pourquoi, nous n’attendons pas, nous, de période transitoire, nous cherchons à la réaliser par notre propagande, afin qu’elle soit déjà derrière nous quand se fera la Révolution.


La révolution qui se prépare doit être envisagée à un point de vue plus large. Nous avons déjà expliqué que, selon nous, elle pourrait être longue, très lon-