Page:Grave - La Société future.djvu/125

Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’avoir contre soi la majorité de la population. Ce n’est pas comme cela qu’il faut agir.

» Quand les produits seront en assez grande quantité pour que chacun puisse puiser au tas sans avoir à craindre que les vivres manquent, quand l’homme sera devenu assez intelligent pour savoir qu’il doit respecter la liberté des autres, alors, là, peut-être ? on pourra proclamer la liberté complète de l’individu, supprimer tout gouvernement, supprimer toute valeur d’échange. Mais cela ne peut arriver que progressivement. Répandons d’abord l’instruction dans les masses, quand le peuple sera instruit, lorsqu’il se sera peu à peu familiarisé avec le nouvel ordre de choses, alors il n’y aura plus d’inconvénient à lui lâcher la bride.

» Mais, avant tout, n’oublions pas que, tout dans la nature, ne se transforme que graduellement, l’état social comme le reste, et qu’une période — très longue période — de transition est nécessaire ! »

Et ayant doctoralement prononcé, Joseph Prudhomme, croit avoir réduit les idées révolutionnaires par la science. Mais, ce qui est mieux, c’est que certains soi-disant socialistes, non moins soi-disant révolutionnaires, reprennent l’argument pour leur compte, pour le tourner contre l’idéal anarchiste. Piètres logiciens !


C’est le langage avec lequel on accueille toute idée nouvelle, et lui ne l’est pas, neuf. C’est avec des raisonnements pareils que, sans nier la légitimité de nos réclamations et de notre idéal, on voudrait en renvoyer la réalisation aux calendes grecques.

Hé ! tas de Jean-Foutre, nous le savons fort bien