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VII

FATALITÉ DE LA RÉVOLUTION


Ce qui effraie surtout un grand nombre de travailleurs dans la réalisation des idées nouvelles sur l’organisation sociale, et les fait se raccrocher au parlementarisme et à la campagne pour l’obtention de réformes, c’est ce mot de Révolution, qui leur fait entrevoir tout un horizon de luttes, de combats, de sang répandu. Quelle que soit la tristesse de la situation présente, la peur de l’inconnu fait hésiter les plus misérables, quelque triste et morne que soit la vie, on tremble à l’idée d’être forcé de descendre un jour dans la rue et de la sacrifier pour un idéal que l’on ne verra peut-être pas se réaliser.

Et puis, ce pouvoir qu’il s’agit d’abattre est terriblement fort ; il a été rarement permis aux travailleurs de le contempler de près, et, vu de loin, il a le prestige des choses vaguement entrevues, il leur semble un colosse qui se rit de leurs efforts, contre lequel il est inutile de lutter, il n’a qu’un geste à faire pour