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prendre de tout ce mal ? Est-ce bien à elles que vous devez reprocher de prendre votre place au travail ? — Ne seriez-vous pas satisfaits de n’avoir plus qu’à vous croiser les bras et à les regarder produire en votre lieu et place ? Ne serait-ce pas là, le plus bel idéal à donner à l’humanité : dompter les forces naturelles pour leur faire actionner cet outillage mécanique, leur faire produire la richesse pour tous, tout en demandant moins d’efforts aux individus ?

Eh bien ! camarades ! cela se peut, cela sera si vous le voulez ; si vous savez vous débarrasser des parasites qui, non seulement absorbent le produit de votre travail, mais, de plus, vous empêchent de produire selon vos besoins.

La machine est un mal dans la société actuelle, parce que vous avez des maîtres qui ont su faire tourner à leur profit exclusif toutes les améliorations que le génie et l’industrie de l’homme ont apportées dans les moyens de production.

Si ces machines appartenaient à tous, au lieu d’appartenir à une minorité, vous les feriez produire sans trêve ni repos, et plus elles produiraient, plus vous seriez heureux, car vous pourriez satisfaire tous vos besoins. Votre production n’aurait de bornes que par votre faculté de consommer. Quand vos magasins seraient pleins, vous ne vous amuseriez pas à produire des choses dont vous n’auriez plus besoin, cela est évident, mais alors vous jouiriez de votre repos en paix, vous n’auriez pas la peur de la misère comme aujourd’hui, lorsque vous chômez. Dans la société actuelle quand vous ne travaillez pas, vous n’êtes pas payés, avec une organisation tout autre, le salariat étant disparu, vous auriez la disposition de ce que