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tral, les ordres qu’il allait envoyer pour marcher sur Versailles, écraser la réaction.

Il y eut plusieurs alertes de nuit, Caragut y suivit son père, les bataillons furent toujours complets, il y revoyait les figures de tous les boutiquiers du quartier. Les ordres seraient venus, tout le monde aurait marché comme un seul homme, tellement on s’attendait à de grandes transformations.

Mais les ordres ne vinrent pas. Personne n’osa ou n’eut l’idée de prendre l’initiative de cette marche sur Versailles que tous jugeaient nécessaire, les forces s’usèrent, les bonnes volontés s’amollirent, et, devant l’indécision des révolutionnaires, les réactionnaires reprirent courage, l’indécision reprit le dessus chez ceux qu’avait vivifiés un enthousiasme temporaire. Pendant ce temps le gouvernement de Versailles rassemblait ses forces.

Dès le 18 mars Caragut avait demandé à son père de le faire inscrire dans sa compagnie, mais celui-ci refusa. Habitué à ne pas avoir de volonté, trop faible encore de caractère, pour s’insurger contre l’autorité paternelle, il dut continuer de manier le tranchet.

Puis vinrent les horreurs de la défaite, la répression féroce qui suivit. Il fut témoin des perquisitions des Versaillais, des fouilles opérées par les