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l’air furieux et le commandant ne paraissait pas à son aise.

Le bruit ne tarda pas à circuler le long de la colonne que le colonel avait suivi le bataillon depuis sa sortie de Pontanezen, et qu’il reprochait à Rousset d’avoir outrepassé ses instructions et éreinté ses hommes.

Le colonel et le commandant s’étaient arrêtés à l’orée d’un chemin creux qu’ils firent prendre à la colonne. C’était pour couper au plus court, nul doute, car en débouchant de ce chemin, tous reconnurent la route de la Vierge. À quelques centaines de mètres au-dessous se profilaient les murs du casernement.

En défilant devant le colonel, des hommes entendirent qu’il faisait remarquer au commandant la fatigue extrême dont semblaient accablés la plupart des troupiers, ainsi que le grand nombre de traînards.

— Ho ! mon colonel, ils sont saouls !

— Et ceux-là, fit Loët, montrant ceux que ramenait la voiture de la cantine, ceux-là, sont-ils saouls ?

Fourbu, le bataillon rentra au casernement : à l’appel on annonça que le réveil ne serait pas sonné le lendemain et qu’il n’y aurait pas d’exercice de toute la matinée.