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tous les mouvements. Étourdis par les éclats de voix du lieutenant, les jurements de Loiseau gueulant d’autant plus fort qu’il craignait d’être engueulé lui-même, ils tournaient à droite quand il fallait tourner à gauche, partaient en avant quand il fallait rompre ; les uns mettaient l’arme au pied, pendant que les autres se mettaient au port d’arme. L’exaspération de Losteau était à son comble.

Enfin, tant bien que mal, l’ordre fut rétabli et Losteau lâcha l’escouade pour aller déverser sa bile sur un autre groupe.

La section de Caragut manœuvrait au fond de la cour. De loin, on voyait Losteau gesticuler, mais on ignorait pourquoi. La crainte de le voir rappliquer sur leur dos, rendait tous les gradés, plus rosses et plus gueulards.

Bouzillon commandait le peloton ; il fit tout de suite prendre les distances et la section dut commencer les « doubles pas en avant » les « volte-face », à droite, à gauche, compliquées par des « coups parés », « coups lancés », « en avant pointez », sans discontinuation.

N’aurait été la position gênante de se tenir fléchi sur les jarrets, pendant l’intervalle des commandements, cela valait mieux que de rester immobile à faire du maniement d’arme, sous la neige ;