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qu’il avait eue, en arrivant, de s’envelopper de la capote de gros drap brun, pendue dans la guérite, il se mit à marcher de long en large, battant la semelle pour se réchauffer.

Ce fut avec une véritable satisfaction qu’il vit arriver le soldat qui venait le remplacer.


Le bataillon continuait son éducation militaire. Après l’école du soldat, l’école de peloton ; les exercices se succédaient ininterrompus, monotones. L’hiver s’écoulait lentement, glacial et humide.

D’habitude, les froids sont peu rigoureux à Brest, les côtes réchauffées par les eaux venues des mers équatoriales jouissent d’un climat tempéré. Brest, ordinairement, a des hivers relativement doux ; on y voit pousser, en pleine terre, les aloès, les fuchsias que, sous le climat de Paris, on est forcé de rentrer en serre ou sous châssis.

Mais cette année-là, l’hiver fut particulièrement rigoureux.

Un matin, en se réveillant, les soldats purent constater que la neige était tombée toute la nuit. Une couche épaisse couvrait le sol du quartier.

Elle continuait à tomber menue, serrée, ajoutant au froid glacial l’humidité pénétrante.

Les hommes rassemblés dans les chambres at-