sont à chaque fois, particulièrement surveillés, il n’est pas rare de voir les punitions se succéder, et le délinquant passer tous les matins l’inspection avec la garde montante, pour aboutir enfin à la salle de police.
Cette peine consiste à se mettre en tenue, le matin, comme les hommes qui doivent prendre la garde, et à subir, avec eux, l’inspection de l’adjudant et de l’adjudant-major de semaine, sans préjudice de celle du caporal et du sergent de semaine.
Or, il suffit d’un bouton terne ou d’une courroie mal astiquée au dire de l’inspecteur, pour vous faire « rallonger la ficelle, » euphémisme militaire pour signifier qu’à la punition précédente on en ajoute une nouvelle.
Il va sans dire que cela ne vous préserve pas des engueulades habituelles, et que les épithètes de sale soldat, saligaud, cochon, — parmi les plus amènes — en sont le condiment ordinaire. On conçoit la torture du patient et la démangeaison qu’il éprouve de répondre par des gifles.
Caragut qui ne voulait pas prêter le flanc aux sévérités de Bracquel, s’escrima, de son mieux, sur ses courroies, mit toute sa science à faire reluire ses cuivreries. Aussi, quand sonna l’appel de la garde, courroies et boutons reluisaient comme des miroirs.