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pour un des plus rosses parmi les sergents de la compagnie.

C’était un de ces engagés qui croient qu’il n’y a qu’à se présenter pour devenir officier. Avec un zèle qu’ils font payer à ceux qui sont sous leurs ordres, ils arrivent facilement à être sergent-fourrier et sergent-major quand ils ont une belle écriture, — mais, une fois arrivés là, ils sont tout étonnés d’y rester. Ils se dégoûtent du métier, parce qu’ils sont vexés de ne pouvoir avancer, mais cela ne fait qu’ajouter à leur rosserie primitive, et les tracasseries qu’ils faisaient subir par zèle à leurs subordonnés, ils les continuent pour passer leur mauvaise humeur.

Une figure fausse et sournoise, dont le nez à la racine semblait avoir reçu un renfoncement ; les yeux fuyants, ternes, d’un bleu pâle de faïence, ne s’arrêtant jamais sur celui auquel il parlait ; la mâchoire inférieure projetée en avant lui donnait une vague apparence de dogue, avec cela, de longs poils jaune-sale, hérissés, clairsemés, tout, en lui, contribuait à faire de Bracquel une figure repoussante.

Toujours à l’affût de la moindre négligence, il jubilait quand il pouvait faire infliger quelques inspections de gardes à ceux qu’il pouvait pincer. Et comme les malchanceux qui subissent cette peine