Page:Grave - La Grande Famille.djvu/38

Cette page a été validée par deux contributeurs.

montra bonhomme, paterne, tout en sachant rester solennel. Il posa deux ou trois questions à autant de jeunes soldats qui, flattés de l’honneur, acquiescèrent, à ses questions, en trouvant tout excellent.

En s’en allant, il exprima au capitaine sa satisfaction de la bonne tenue des recrues. Parla du Drapeau, de la Patrie, de la France, de la Discipline, et de l’Autorité Paternelle des chefs, et s’en fut raconter son petit boniment à la compagnie suivante.

L’ordre étant donné de rompre, chacun s’occupa de serrer tout son attirail.

— Dis donc, Mahuret, fit Caragut, tout en remontant son fusil, est-ce que c’est en l’honneur de la visite du colonel, qu’ils ont fait du feu, aujourd’hui, dans la turne ?

— Ça, c’est probable.

— Il n’était que tôt, ce n’est pas de la blague, mais voilà plusieurs jours que l’on commençait à geler.

— Aussi, ce qu’ils sont en train d’entourer le poêle en ce moment. Regarde-moi donc cette bande de rosses ! Les voilà qui se disputent.

En effet, une altercation venait de s’élever près du feu : deux troupiers étaient en train de ramasser les bûches que d’autres leur arrachaient des mains.