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tout. Une fois couché, il se tut et la nuit se passa sans nouvel incident.



Le lendemain, au coup d’œil méchant que lui lança Balan, lorsqu’ils se trouvèrent face à face, Caragut comprit que l’autre n’avait pas digéré sa mésaventure et que, s’il n’était pas certain d’en connaître les auteurs, il avait du moins, de fortes présomptions. Il se promit d’être sur ses gardes et de ne pas lui fournir l’occasion de le « baiser » selon le terme adopté, c’est-à-dire de ne pas lui fournir l’occasion d’une punition salée.

Justement, il était de chambrée avec ses deux voisins de lit : Mahuret et Brossier. Ils balayèrent, charrièrent l’eau, faisant correctement tout ce que leur fonction éventuelle « d’homme de chambrée » exigeait. La journée se passa sans incident, sans que Balan eût rien trouvé à redire, sans même qu’il eût l’air de chercher l’occasion de sévir.


Depuis longtemps la soupe était mangée ; les hommes de chambre avaient donné le dernier coup de balai. Caragut et Brossier, pendant que Mahuret balayait, avaient charrié chacun deux bidons d’eau. Tout étant en règle dans le service, Brossier et Mahuret purent donc, la corvée faite, al-