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mobiles, au pied des lits, n’osant remuer, de peur de recevoir partie de l’averse.

Caragut se demandait s’il aurait eu la même patience que le pauvre bougre, et si, dans le cas où les aménités du capitaine s’adresseraient à lui, il ne lui collerait pas sa main fermée sur la figure.

Les injures prodiguées à ce soldat, l’irritaient presque autant que si elles lui eussent été personnelles.

« Certes, se disait-il, quand on pense que pour une pichenette sur la peau d’un de ces animaux-là, c’est le peloton d’exécution qui vous attendra, il y a de quoi réfléchir. Je comprends que, quoi qu’on en ait, la main reste à sa place ; c’est dur de payer de la vie un moment de colère. Mais une gifle ou un coup de poing sont bien vite appliqués ! Décidément, il y a tout avantage à être stupide dans ce métier ! »


Le clairon, enfin, sonna l’ordre de rompre ; le général avait fini l’inspection du quartier. Le lendemain on descendit à Brest, où tout le régiment défila devant l’État-Major. C’était la clôture de l’inspection.

Un ordre du jour fut lu aux soldats les félicitant de leur bonne tenue, avec, en digression, un hymne sur le patriotisme, remerciant les officiers