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que l’autre lui dit sans difficulté ; puis celui du capitaine de la compagnie, et enfin, le sien, à lui lieutenant. L’autre, sans malice, qui l’avait toujours entendu désigner sous le nom de Toto, et ne s’était jamais inquiété de consulter la pancarte affichée à la porte de la chambre de détail, répond imperturbablement : Toto ! mon lieutenant, à l’ébahissement de toute la compagnie.

Décrire la fureur du fantoche, pendant que les hommes se mordaient les lèvres pour ne pas pouffer de rire, serait chose difficile. Il jurait, trépignait, pendant que le soldat, abruti, le regardait de ses gros yeux effarés, se demandant ce qu’il avait bien pu lâcher d’inconvenant.

Aux sommations du lieutenant d’avoir à désigner ceux qui lui donnaient ce sobriquet de Toto, le gaffeur de bonne foi, se tuait à lui répéter qu’il l’avait toujours entendu nommer ainsi et par tout le monde, ce qui redoublait la fureur de Mons Toto. Il eut vite fait de bâcler la revue et de s’en aller, sans oublier, pourtant, de porter les huit jours de salle de police au malencontreux troupier.

Les soldats s’étaient fait des gorges chaudes de l’histoire, heureux chaque fois qu’il arrivait quelque mésaventure aux officiers. La dernière recommandation du capitaine venait de remémorer ce