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parfaite exécution de cette mise en noir… animal !

Quand les pieds de lits furent, à son gré, convenablement noircis, le capitaine renouvela — au moins pour la douzième fois — la série de ses recommandations : se tenir droit, regarder devant soi, répondre intelligiblement aux questions que le général pourrait faire, en demandant, par exemple, les noms des officiers de la compagnie, des sous-officiers de la section de l’homme interrogé, etc.

Huit jours auparavant, cette demande du nom des officiers, à une répétition de revue, avait valu une algarade et huit jours de salle de police à un pauvre diable de la 37e compagnie.

Dans cette compagnie, un vieil abruti corse, sergent pendant la guerre, avait pu, on ne savait comment, passer sous-lieutenant. Ayant eu la chance d’être maintenu à la révision des grades, il avait pu, grâce au rang d’ancienneté passer lieutenant et, par son ignorance, moisissait depuis dans ce grade. Il avait nom Ottorocci, mais tout le monde au quartier, même les officiers, l’appelaient Toto !

Passant la revue de détail, mon imbécile s’arrête devant le pauvre diable en question et lui demande le nom du colonel, du commandant du bataillon