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dats finissent par ne plus s’y reconnaître, d’autant plus que chacun interprète le dessin à sa façon, car selon qu’ils placent la pancarte, les objets se trouvent soit à droite, soit à gauche.

On consulte alors le caporal qui fait placer d’une manière, pendant que le sergent arrive et fait placer de l’autre, chacun ayant sa conception particulière sur le rangement des objets.

On en appelle alors au capitaine qui, lui aussi, a ses idées et fait changer les objets de place en grognant contre le soldat… « qui m’a foutu un troupier si bête que cela !… » « on ne vous a donc pas appris à installer, nom de Dieu !… »

Celui-ci intimidé, se contente de balbutier : « il croyait… » « on lui avait dit… » « il ne savait pas !… »

Quelquefois, le sergent pris à partie, invoque le témoignage du tableau, mais l’officier lui prouve, clair comme le jour, quelle que soit la réponse de la pancarte, qu’il a toujours raison, et le sergent n’a qu’à s’incliner.

La revue du commandant ne peut décemment se passer sans que, lui aussi, trouve quelque chose à redire sur la disposition des objets étalés : voilà une brosse qui n’est pas bien dans le plan indiqué ; plus loin, c’est une fiole à tripoli qui est de deux centimètres trop haut sur le mouchoir. C’est risible de voir avec quelle gravité ces messieurs pè-