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taine, revue du commandant, et, à tour de rôles, revues du major, du colonel, et enfui des divers commissaires de l’intendance.

Certainement, les hommes étaient em…bêtés de ces déballages et emballages continuels. Toujours sur le qui-vive : astiquer les courroies, fourbir les armes, nettoyer les doublures des vêtements, ils étaient énervés des minuties qu’on leur imposait ; mais leur ennui n’était que l’agacement, produit inévitable d’une occupation désagréable et inutile, tandis que le zèle et l’activité des officiers avaient pour cause leur peur effroyable à la pensée qu’il pourrait échapper quelque chose à leur vigilance, se découvrir quelque accroc au règlement qui, sautant aux yeux du Grand Manitou, leur vaudrait une algarade et des notes défavorables.

Tremblant de déplaire à leurs chefs immédiats, il fallait les voir se faire petits et rampants : le capitaine devant le commandant, le commandant devant le colonel, et celui-ci paradant et faisant le crâne jusqu’à ce que son tour vînt de s’effacer devant un supérieur.

C’est que, pour le simple soldat, une engueulade de plus ou de moins, quelques jours de salle de police n’ont plus rien d’effrayant ; une fois qu’il y a passé, il y est rompu, ne s’en émotionne pas outre mesure ; à la longue le bruit ne l’effraie plus, il