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bulèrent à travers la cour du quartier, ramassant qui un bout d’enveloppe, ou autre fragment de papier jeté là au hasard, qui un caillou minuscule, ou une feuille arrachée par quelque accident aux arbres voisins, s’évertuant tous à faire des tas, dont les plus gros, à la fin de la séance, pouvaient bien atteindre le volume du poing !

Après un quart d’heure de ce manège, Caragut se sentit d’une humeur massacrante.

— Ah ça ! dit-il, à son voisin qui se trouvait être Brossier, est-ce qu’ils n’auront pas bientôt fini de se foutre de nous ? À quoi ça rime-t-il ce qu’ils nous commandent ? Depuis qu’il nous les font mettre en tas, ces cailloux, jamais je ne le ai vus emporter.

— Oh ! moi, ça m’est bien égal, faire ça ou autre chose, je m’en bats l’œil

— Dites donc ! tas de flemmards, fit, tout à coup, l’organe gracieux de Balan, vous n’avez pas l’air de vous baisser souvent. Voulez-vous vous dépêcher de faire comme les autres, et de ramasser les pierres qui sont sous vos pieds. Vous n’avez pas les côtes en long, je présume ?

— Moi aussi, reprit Caragut, quand Balan se fut éloigné, ça ou autre chose, ça me serait bien égal, mais crois-tu que ce n’est pas doublement assommant de voir que l’on fait un travail inutile,