en mangeant des fraises achetées à un habitant qu’ils avaient rencontré en portant un plein panier.
Ils étaient contents de leur promenade, heureux de respirer à pleins poumons l’air pur que la brise apportait. La fraîcheur de la verdure environnante, et, surtout, la joie de ne pas être talonnés par le spectre de la discipline, sous la forme d’un gradé quelconque, les rendait joyeux et dispos. Leur état d’esprit leur faisant envisager la nature environnante sous un aspect plus agréable que s’ils l’avaient visitée, sac au dos, en armes, sous la conduite d’un état-major.
Après avoir mangé les fraises et bu le lait, ils se firent servir du cidre, désireux de s’attarder à cette table, d’éloigner le moment de réintégrer la caserne, en dégustant, à petits coups, la boisson qu’on leur avait servie, et regardant défiler les consommateurs qui venaient boire leur bolée de cidre ou lamper leur verre d’eau-de-vie. À travers la porte ils apercevaient les habitants vaquer à leurs affaires. Le spectacle du débitant et de la débitante courant d’un consommateur à l’autre, affolés lorsqu’ils avaient deux groupes de clients à servir à la fois, n’était pas moins curieux.
Lorsqu’ils furent rafraîchis et suffisamment reposés, le soleil était déjà tourné au couchant, on agita la question de retourner au quartier, mais,