indécis dans son cerveau, tant qu’il n’a pas été en rapport avec d’autres individus ayant abouti aux mêmes conclusions, tant que ses lectures ne sont pas tombées sur les livres où sont consignés les mêmes aperçus. Combien acceptent l’état de choses actuel faute de s’être trouvés dans le milieu qui eût favorisé le développement de leurs premières observations.
Et ensuite, lorsqu’on en a reconnu toute la fausseté, qu’on ne les subit plus que comme contrainte, que de luttes, que de préjugés secondaires à éliminer avant que d’oser lutter ouvertement, en tentant de s’y soustraire, contre l’organisation qui vous opprime. Sans compter les persécutions que l’on s’attire lorsque vous vous attaquez aux institutions fondamentales de l’organisation sociale. Et, en raison de toutes ces difficultés, et de l’isolement où se trouve chaque individu, on se borne à murmurer chacun dans son coin, à récriminer sans essayer de réagir et de se soustraire à la continuation des abus qui se perpétuent par l’indifférence des uns, l’ignorance des autres, et la complicité de tous.
En raison de cela, il se produit ce fait : on proclame, comme aujourd’hui, par exemple, en théorie la fraternité des peuples, on reconnaît que chacun d’eux a le droit de vivre à sa guise, selon ses mœurs, ses usages, le caractère et le tempérament