davantage, de la mort desquels nous n’avons aucun avantage à tirer, et qui, peut-être, dans le cours de la vie, pourraient devenir les meilleurs de nos amis, si nos maîtres n’avaient intérêt à nous opposer les uns les autres.
C’est un crime de donner la mort isolément, mais c’est glorieux d’organiser des massacres d’hommes jeunes, vigoureux, qui pourraient être bons et aimants, et que l’on lance les uns contre les autres, au plus grand profit de certains flibustiers.
Ah ! que je voudrais le tenir ces rimailleurs du diable qui ont chanté : « la guerre est sainte ! la guerre est noble ! la guerre est féconde ! » et autres férocités semblables.
Je voudrais les voir aller débiter leurs inepties au paysan pleurant sur sa chaumière incendiée, ses récoltes ravagées, ses bestiaux enlevés, à la mère pleurant son fils couché d’une balle sur la terre labourée par les canons.
Et Caragut s’animant de sa tirade, s’était arrêté en train de taillader dans la haie du chemin, à grands coups de son sabre qu’il avait tiré du fourreau, et le maniant avec une ardeur telle qu’il était à supposer que s’il eut tenu les rimailleurs en question, ils auraient passé un bien mauvais quart d’heure.
— Hé ! dis donc ! fit Mahuret qui le regardait