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les Prussiens, mais je dis que les guerres de nation à nation sont de la blague, et que si le populo avait à intervenir dans cette querelle de filous se disputant la possibilité de l’exploiter, ce serait pour leur faire comprendre qu’il ne veut pas être exploité du tout, et les envoyer promener.

Regarde si pendant les grèves les patrons hésitent à embaucher des étrangers consentant à travailler à meilleur compte que leurs ouvriers ! La Patrie… c’est encore une amusette pour les imbéciles qui coupent dedans…


La colonne était de retour sur la route d’où elle avait entrepris sa malencontreuse expédition. On donna l’ordre aux soldats de se tenir en rangs, immobiles, l’arme au pied. Le colonel s’éloigna avec ses officiers, Rousset et Raillard suivant piteusement, tête basse ; on voyait qu’ils s’attendaient à recevoir un savon.

Et, franchement, pour des officiers qui se donnaient des airs de matamore, qui avaient crevé, pendant l’hiver, leurs hommes de marches et d’exercices, par pur esprit de militarisme, qui posaient pour des officiers studieux, épris de leur métier, préparant la Revanche future, ils s’étaient conduits comme des écoliers.

Caragut ne ratait jamais une occasion d’expri-