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parce qu’ils entendaient gueuler ; tirant, parce que les coups de fusil éclataient à leurs oreilles.

Il y avait déjà pas mal de temps que l’on bataillait ainsi, quand Rousset voulant faire le stratège, résolut de faire un coup de maître en s’écartant quelque peu du programme.

Les deux colonnes toujours séparées par des champs clos, manœuvraient protégées par les levées de terre, à l’abri desquelles, tout un corps d’armée, prenant quelques précautions pourrait défiler sans être aperçu.

Voulant prendre l’ennemi à revers, Rousset fit mine de continuer l’attaque par la route, essayant d’attirer les forces de Brest sur ce point en simulant une démonstration de toutes ses forces, tout en envoyant deux compagnies dans un des chemins creux qui, il le supposait du moins, devaient les conduire sur les derrières du corps de Brest.

Les hommes reçurent l’ordre de se défiler derrière les haies, et partirent baissant les armes, observant le plus grand silence, prenant enfin, toutes les précautions pour n’être vus ni entendus.

Le coup n’était pas mal combiné, mais il sortait du programme ; de plus, une maladresse de « l’ennemi » allait le faire avorter.

Après dix minutes de marche, les compagnies ainsi détachées arrivèrent à une prairie qu’il fallait