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arrêté d’avance, et dont les acteurs n’auraient pas à changer un iota.

Il devait être d’autant plus facile aux officiers de se distinguer dans le rôle qui leur était assigné, que, maintes fois, le terrain sur lequel on devait évoluer, avait été visité et parcouru par eux dans les marches répétées auxquelles le bataillon avait été astreint durant tout l’hiver ; souvent ils y avaient mené leurs hommes pour l’école de tirailleurs. Il n’y avait pas un chemin, pas une levée de terre qu’ils ne connaissent à fond.

Certes, après l’action, les journaux de la localité n’auraient que des éloges à faire de « notre valeureux corps d’officiers » ; ils auraient belle marge pour développer le vieux thème : « Notre brave armée régénérée par la défaite, les chefs se vouant, corps et âme, à l’éducation de leurs soldats — ceux-ci pleins de courage et d’abnégation — ceux-là passant leurs nuits à bûcher la théorie et les mathématiques, se préparant en silence au grand jour de la Revanche ! »

Les vieux clichés : « Ardeur patriotique de nos soldats, valeur indomptable de ce corps d’élite, l’Infanterie de Marine. » — Tous les corps dont on parle sont des corps d’élite. — « Nos braves soldats n’épargnant ni leurs peines, ni leurs fatigues pour être à la hauteur de la tâche que notre