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— Caragut ! voulez-vous vous taire, fit Balan, toujours zélé, voyant le capitaine s’approcher.

— Vous lui mettrez, dit ce dernier, deux jours de salle de police pour avoir parlé pendant la théorie.

Lorsque l’officier eut le dos tourné, Caragut s’approcha de Bouzillon et de Balan, et dit à voix basse, s’adressant à ce dernier : Caporal Balan, si vous me portez ces deux jours de salle de police, je vous jure que j’irai au rapport, et j’expliquerai quelle théorie on était en train de nous faire lorsque j’ai parlé.

Balan lui lança un coup d’œil méchant, mais Bouzillon lui ayant dit deux mots à l’oreille, il ne répliqua rien. Les deux jours ne furent pas portés.


Le clairon ayant sonné la pause, les groupes se dispersèrent.

Quelques officiers étaient venus se joindre à ceux de la 28e. Ils se promenaient le long de la chambrée discutant sur le métier, et quelques bribes de leur conversation arrivaient aux oreilles des troupiers.

Celui qui avait la parole était un gros sous-lieutenant d’une quarantaine d’années, nommé Corteau qui avait débuté simple soldat, mais avait été cassé ou rétrogradé une demi-douzaine de fois au