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lui offrit des restes de saucisson et de fromage, qu’elle eut vite fait d’engloutir.

Mais Bracquel, malgré son ivresse, craignant d’être surpris par une ronde inopinée de Verduret, s’avisa d’emmener la femme sous un hangar où, pensait-il, ils seraient plus tranquilles. Il ordonna aux autres de rester au poste et de faire le guet, promettant qu’ils auraient leur tour, et partit avec la femme, suivi de ses deux caporaux.

Lorsqu’ils furent satisfaits, ils y envoyèrent ceux qui avaient fait le guet, chacun eut son tour ; on poussa la fraternité jusqu’à remplacer les factionnaires pour qu’ils eussent leur part de jouissances.

Pendant deux heures, il y eut un incessant mouvement de navette du poste au hangar.

Au matin, quand le jour parut, la femme ne pouvait plus se tenir, Bracquel la fit jeter dehors, la dévalisant de l’argent qu’on lui avait donné, et de tout ce qu’elle avait dans ses poches.

Les troupiers jubilaient de béatitude. Ils n’auraient pas donné leur nuit pour un empire. Jamais on n’avait tant rigolé.


La semaine d’après, huit hommes sur quatorze qui composaient le poste durent se rendre à la visite et furent reconnus assez sérieusement atteints pour être envoyés à l’hôpital.