Page:Grave - La Grande Famille.djvu/175

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et, avant que Bracquel qui, faisant du zèle, gueulait après les hommes de garde, leur ordonnant de mettre baïonnette au canon, fût intervenu, d’une brusque secousse il fit lâcher prise à Raillard, et lui allongea un coup de poing qui n’atteignit que le képi, l’envoyant rouler à terre.

Bracquel, les hommes de garde, se précipitèrent sur Quervan, l’empoignèrent à bras le corps, mais celui-ci se débattait, hurlant, envoyant à droite, à gauche, des coups de pied et des coups de poing qui, la plupart, n’atteignaient que le vide, mais caractérisaient sa rébellion. Il finit par tomber, entraînant avec lui les hommes qui le tenaient.

Il ne fallut pas moins de six hommes pour empoigner Quervan et l’emmener à la prison où, sur les ordres de Raillard, il fut complètement déshabillé et étendu sur les dalles, préalablement arrosées de deux seaux d’eau.

Son camarade, atterré, anéanti, avait assisté à toute cette scène sans oser faire un mouvement, ni dire un mot. Il fut conduit à la salle de police, sur les ordres de Raillard.

— Vous ferez votre rapport, disait l’adjudant-major, en revenant des salles de discipline, où il était allé assister à la mise en cage de ses deux victimes, vous m’entendez, et vous n’oublierez rien. Et vous aussi, Loiry, ajouta-t-il, en se tournant vers ce