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la cour du quartier, qu’armé d’une trique et de son revolver.

On dut renvoyer l’Araignée et son copain à l’expiration de leur temps de service et, n’ayant pu tirer aucun aveu des autres ils furent réintégrés à la chambrée ainsi que l’avait prévu le blagueur.

La latte du brigadier fut retrouvée six semaines après, enfouie, dans un grenier, sous des bottes de foin, lorsque la batterie opéra son déménagement.


À quelque temps de là, un dimanche, Caragut avait pris la garde à la police du quartier, Bracquel était chef de poste, mais il ne songeait pas à embêter ses hommes, Bouzillon et Loiseau étant tombés la veille sur une bonne tête du nom de Gaspard qui avait touché un mandat de trente francs. La petite comédie habituelle ayant été jouée avait réussi pleinement.

Bouzillon était de semaine ; il avait averti Loiseau qui, à l’exercice, sous prétexte de mauvaise volonté de la part de Gaspard dans l’exécution des mouvements, l’avait menacé de quatre jours de salle de police, faisant semblant de l’inscrire sur son rang de taille[1].

  1. Sorte de carnet contenant les noms des hommes de la section du gradé, et, intérieurement, garni de parchemin, servant indéfiniment à prendre des notes, le crayon s’effaçant à la main, comme la craie sur l’ardoise.