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qu’un, commanda aussitôt quatre hommes de corvée pour conduire Yaumet à la fontaine et le « briquer ». De suite, quatre imbéciles heureux de faire, ce qu’ils appelaient une bonne blague, entraînèrent le pauvre Yaumet tout ahuri.

À Pontanezen, les fontaines se trouvaient en contre-bas du sol occupé par les habitations, les cuisines et les lieux d’aisance. Il fallait descendre une dizaine de marches pour arriver dans une sorte de fosse fermée, des quatre côtés, par une muraille nue et lisse. Au milieu se trouvait un grand bassin rectangulaire de pierres cimentées, toujours plein d’eau, alimenté par un robinet, le trop-plein s’écoulant par un conduit ménagé dans la margelle. Quand le fond devenait par trop sale, se recouvrant de ces mousses vertes qui croissent dans les fonds marécageux, on vidait le bassin, et on le curait, mais cela se faisait rarement. Plantés dans la muraille, trois ou quatre robinets fournissaient de l’eau potable pour les cuisines et les besoins des chambrées.

Dire que ce mode d’approvisionnement fût d’une hygiène absolue, serait peut-être un peu trop s’avancer. La situation des conduites d’eau au-dessous du terrain où reposent les lieux d’aisance, doit, par suite des infiltrations être fortement préjudiciable à la pureté de l’eau d’alimentation, mais ne faut-il