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allongez le bras… Quelle bande de rosses !… Il n’y a pas moyen de rien leur faire entrer dans la tête… puisque vous voulez aller comme cela, attendez… je vais vous en faire bouffer du port d’arme… et en décomposant encore ; nous verrons si vous arriverez à manœuvrer avec ensemble… Numéro cinq ! levez la tête !

Nous sommes sur le terrain de manœuvres qui entoure les baraquements de Pontanezen, une annexe de la caserne du 2e régiment d’infanterie de marine de Brest. Ce casernement de Pontanezen est situé sur la route de la Vierge, à environ quatre kilomètres de Brest.

Le sergent qui se démène ainsi, engueulant les hommes placés sous ses ordres, est un petit freluquet, à figure presque imberbe, aux cheveux pommadés, avec raie au milieu de la tête, le faux-col dissimulé sous la cravate d’ordonnance, portant manchettes et képi de fantaisie, esquissant des effets de torse ; il se nomme Bouzillon.

Depuis quelques mois les recrues sont arrivées au corps ; on leur fait recommencer, en ce moment, sous le nom d’école de section, les exercices qu’elles ont déjà faits, sous le nom d’école du soldat ; avec cette différence, qu’aujourd’hui, on manœuvre sur deux rangs au lieu d’un.