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lâcher leur donnant rendez-vous pour le soir, à la gare Saint-Lazare.

Il se revoyait en wagon, avec une cinquantaine de figures inconnues ; tous étaient saouls ; c’était à qui ferait le plus de tapage. Ils emportaient à boire et à manger et commencèrent par gaver le sergent et le caporal qui étaient venus les prendre et qui, une fois saouls, firent plus de bruit que les recrues.

Dans le wagon, certains avaient quelque prétention à la roucoulade, ils organisèrent un concert et cette vie durait jusqu’au matin où la fatigue et l’ivresse eurent raison des tapageurs qui finirent par s’endormir.

Caragut pour qui ce spectacle était nouveau, regardait de son coin, se contentant d’écouter, et partageait les provisions qu’il avait emportées avec ses voisins qui lui avaient offert à boire. Il vit donc les chanteurs s’endormir jusqu’au dernier.

Le jour étant venu, les beuveries recommencèrent ; seulement on ne chantait plus, on braillait. Les provisions se renouvelaient à chaque arrêt. Le train ayant fait halte à côté d’un convoi de pommes, une demi-douzaine de conscrits sautèrent aussitôt dans les wagons de marchandises et commencèrent une distribution qui dura jusqu’à ce que le train se remit en marche.

Ensuite, ce fut un autre amusement : les bou-