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se retirer, ses tentatives restant infructueuses également près de la malade, mais demandant l’autorisation de revenir, déclarant qu’elle aimait les personnes franches. Elle revenait, en effet, deux ou trois autres fois, sans entamer le chapitre de la religion.

Pendant sept mois on lutta contre la maladie, Caragut était le confident du découragement de la jeune fille, lorsqu’elle s’attristait en comparant les phases de sa maladie à celle de la mère ou de ses projets d’avenir lorsque la jeunesse et l’espérance parlaient plus haut que la souffrance. Et il fallait la remonter quand elle désespérait, ou sourire, le cœur serré, lorsque la gaieté lui revenait.

À la fin du septième mois, la malade les réveillait par ses plaintes. Comme la mère au jour de sa mort, elle était sous l’influence d’un cauchemar qui la faisait divaguer. Elle aussi, se voyait condamner par un tribunal mais composé de vieilles femmes celui-ci ; elle se débattait, ne voulant pas mourir. Caragut eut toutes les peines du monde à la réveiller. Quelques heures après elle était morte.


Avec les frais de la maladie, la situation de la famille ne s’était pas améliorée. La plus jeune sœur n’était pas encore en âge d’être utile, les