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l’humanité ! que dites-vous là, mon cher enfant ?

— Oui, et pour s’en convaincre il suffit de lire l’histoire.

— Oh ! si vous avez lu de mauvaises histoires, qui vous ont troublé la tête….

— Il est évident que si j’avais lu l’histoire écrite par des pères Jésuites, je n’y aurais pas trouvé les crimes et les persécutions que les chefs de l’Église ont fait endurer aux penseurs ; mais aujourd’hui, il n’y a que ceux qui sont intéressés à les cacher qui puissent les nier.

— Les Jésuites, mais ce sont de braves gens, et puis cela ne prouve rien contre l’existence de Dieu… C’est à lui qu’il faut penser, c’est lui qui nous fait vivre, c’est lui qui fait pousser les arbres, les plantes….

— Ho ! ho ! ma sœur, voyez mon jardin, eh bien ! quand je n’y mets pas de graines, les fleurs n’y poussent pas, et si j’oublie de l’arroser, celles qui sont poussées dépérissent. Diable ! la terre est grande, et il y a d’autres mondes… que de travail vous lui donneriez, à votre bon Dieu, s’il était forcé de s’occuper de tout !

Et Caragut revoyait la sœur, gesticulant, faisant aller les bras perdus dans les grandes manches de sa robe, ce qui lui donnait l’aspect d’une chauve-souris voltigeant en plein soleil. Elle finissait par