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venaient, pourtant, se mêler des souvenirs plus doux, le charme de juvéniles amours que, devenu adolescent son extrême timidité avait empêchées, peut-être de rendre plus durables, lui avait laissé dans ses souvenirs un rêve doux et charmant.

Cela avait commencé alors qu’il était en apprentissage. Faisant ses courses, il avait rencontré une petite voisine, nommée Marthe qui allait livrer pour sa patronne une robe à une cliente.

On avait causé, la fillette plus hardie, lui avait demandé de l’accompagner jusqu’à la porte de la cliente. Ayant monté la robe, elle en redescendit avec quatre sous de pourboire, et voulut en acheter des fruits qu’ils partagèrent fraternellement.

On avait passé là deux bonnes heures qui s’étaient enfuies comme une vision et avaient échauffé l’imagination de notre jeune amoureux.

Frappé de la grâce de sa compagne fort gentillette, il avait su démêler les petites avances qu’en diverses occasions elle avait essayées déjà ; ayant assez lu de romans pour comprendre ce que cela voulait dire, mais se serait plutôt fait couper en quatre que d’oser lui parler d’amour et essayer de l’embrasser.

Le soir de cette mémorable journée, ne voulant pas demeurer en reste de galanterie, il était parvenu