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L’INDIVIDU ET LA SOCIÉTÉ 5

constances, chacun réservant implicitement sa liberté d’agir. Nul doute, encore, que ces premières associations ne durèrent qu’autant que dura l’effort à donner, pour se dissoudre une fois le résultat obtenu. Ce ne dut être que progressivement que les familles, réunies en vue d’un effort à accomplir, continuèrent de vivre côte à côte, une fois l’effort donné.

Au sein de ces associations temporaires, certains, par intelligence plus développée, meilleure adresse, adaptation plus parfaite, ou simple ruse, durent réaliser d’insensibles avantages qu’ils surent, sans doute, faire envisager à leurs associés, comme une prime à leur concours plus efficace.

Librement consentis par leurs coassociés, ces avantages ne tardèrent par devenir un droit pour ceux qui se les étaient appropriés, s’étendant ensuite, entraînant d’autres privilèges à leur suite. Et l’étude des peuples primitifs nous retrace cette évolution, en nous montrant, depuis le groupement de quelques individus seulement, sans l'ombre de la plus