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socialistes, pour nous dire que ce sont eux qui sont restés dans la tradition des véritables socialistes.

Il est évident que, s’il ne s’agissait que d’être partisans de l’autorité pour être les continuateurs de l’idée socialiste, nos socialistes actuels pourraient prétendre à en être les vrais représentants. Mais ils n’en auraient pas le monopole cependant, car alors les bourgeois pourraient tout aussi bien s’en recommander !

Est-ce que, eux aussi, ne prétendent pas n’user de l’autorité que pour le plus grand bien de ceux qu’ils dirigent !

Pour les socialistes du passé, l’autorité n’était qu’un moyen. Remise aux mains des plus dignes et des plus sages, elle ne devait servir qu’à assurer l’harmonie.

C’est ce que, du reste, prétendent aussi les socialistes de l’heure actuelle. Mais les uns et les autres ont tort, puisqu’il est démontré que l’autorité ne peut engendrer que la servitude. Et comme l’idée socialiste a évolué, qu’il ne s’agit plus d’être les simples copies de ceux qui nous précédèrent, nous faisons subir à leur héritage les transformations indiquées par l’évolution intellectuelle et morale.


Mais ce n’est pas parce qu’ils avaient conservé dans leur organisation sociale, le système autoritaire que les Morelly, les Campanella, et leurs successeurs, furent « flétris » de l’épithète de socialistes. C’était parce que, avant tout, ils voulaient la transformation complète de la société ; parce qu’ils