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les moyens qui ne profitent qu’à la minorité au détriment de la majorité.

La marche des faits, l’évolution des idées, n’étant que le résultat d’une progression lente et continue, nous constatons ce qui est, sans nous illusionner, ni vouloir illusionner personne.

Ayant compris que l’affranchissement humain ne pouvait se faire qu’à condition que l’individu se libérât lui-même, nous allons propageant notre idée, essayant, dans la mesure de nos forces, de nous soustraire à l’arbitraire social, expliquant aux gens qu’ils seront libres lorsqu’ils sauront vouloir l’être.

Ce sont les socialistes qui trompent — en se trompant eux-mêmes, je veux bien le croire — ceux qu’il enrégimentent, en faisant espérer à chacun un affranchissement devant lui venir du dehors, alors qu’il ne peut le trouver qu’au dedans de lui-même.


Les anarchistes l’ont démontré surabondamment, et dans ce travail, j’aurai plus d’une fois l’occasion d’y revenir, les réformes préconisées par tous ceux qui, sans en rechercher les causes, espèrent, en y apportant des palliatifs empiriques, empêcher les mauvais effets de l’état social actuel, sont impuissants à améliorer quoi que ce soit, heureux encore lorsque, à l’encontre des intentions de leurs promoteurs, elles ne se transforment pas en un nouveau moyen d’exploitation.

Or, quoiqu’ils fassent, les socialistes qui se ré-