anarchistes, partisans de la liberté entière, veulent que l’organisation se crée par l’évolution libre des individus ; voulant détruire l’autorité, ils font la guerre à la politique et aux politiciens.
Ayant reconnu que l’autorité était le résultat de l’organisation économique ; faisant son procès depuis qu’elle existe, c’est-à-dire depuis les commencements de l’histoire, les anarchistes démontrent que l’autorité est nuisible, aussi bien, pour ceux qui l’exercent que pour ceux contre qui elle est exercée. C’est pourquoi ils en concluent qu’elle doit disparaître avec l’organisation capitaliste, et comme le meilleur moyen de la tuer n’est pas de faire espérer qu’elle pourra servir à l’affranchissement des individus, mais bien en leur apprenant à s’en passer, voilà pourquoi ils font la guerre à tous ceux qui veulent s’en servir, quelle que soit la justification qu’ils en donnent.
D’autant plus que personne, mieux que l’individu lui-même, n’étant capable de connaître ce qui est le plus propre à assurer son bonheur, c’est donc l’individu qui doit être laissé seul juge de choisir le mode d’évolution qui conviendra le mieux à ses aspirations. Cela nous démontre également que la transformation sociale ne se réalisera que lorsque l’individu aura su se transformer lui-même, en révolutionnant ses façons de penser et d’agir.
Les socialistes, eux — nous verrons leur raisonnement, tout à l’heure — disent que la révolution doit avoir pour but de porter au pouvoir des hommes intègres qui exerceront l’autorité pour le bien général, s’empareront de la richesse sociale pour la répartir au mieux des intérêts communs, et que,