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duelle, d’autres à saper l’autorité, non dans son ensemble, mais en certaines parties de ses détails, ceux qui se sont montrés à eux les plus arbitraires, les plus répulsifs.

Chacun porte ses coups sur la partie de l’organisme social qui lui semble la plus oppressive. Les remèdes qu’ils proposent ne font, le plus souvent, que déplacer le mal sans le guérir ; d’autres viennent ensuite qui profitent de l’œuvre faite pour asseoir leurs critiques et élargir le débat, voyant les choses sur un plus large champ.

Ce n’est qu’après un long travail d’évolution que l’on peut arriver à coordonner toutes ces critiques, à les comparer les unes aux autres, à en faire la synthèse, et, plus tard, à en dégager une vision de l’avenir. Ce n’est que plus tard encore que, voyant les choses plus dans leur ensemble, que l’on cherche à adapter, d’une façon plus étroite aux idées que l’on se fait sur le futur, la ligne de conduite présente qui devra les réaliser.

Alors, c’est la lutte de tous les jours, qui s’engage contre l’ordre de choses existant, le futur cherche à se dégager du présent ; c’est la lutte de ce qui veut naître contre les institutions décrépites qui veulent se perpétuer. C’est le commencement de la révolution.


Sans avoir l’outrecuidance de formuler un code de l’anarchie, je crois cependant à la nécessité de passer en revue les divers moyens d’action, j’y crois d’autant plus, que l’idée ayant pris quelque extension, elle semble avoir perdu en profondeur